Élève espiègle et turbulent. Enfant agile et débordant. Assane Pene n’a pas facilité la vie de sa grand-mère qui l’a éduqué au Sénégal dans les années 1970.
Aujourd’hui âgé de 44 ans ans, le couturier installé à Paris se laisse emporter, avec le sourire par ses souvenirs : « Je ne faisais que des bêtises, alors la maitresse me renvoyait tout le temps de la classe. Ma grand-mère ne me supportait plus. »
Elle aiguille son petit-fils, alors âgé de 13 ans, vers le monde du travail. Trop faible pour devenir menuisier ou mécanicien comme le reste de ses amis, Assane aurait pu suivre les traces de son père, l’une des idoles de la chanson sénégalaise, Omar Pene, mais il se tournera finalement vers l’univers de la mode.
Tout a commencé dans les ateliers de rue de son pays natal. Pendant deux ans, il coupe et coud. Sa créativité se développe. Son premier modèle prouve qu’il a un talent inné remarqué de tous : « Un jour, j’ai créé une chemise jaune que j’ai porté un samedi et vendu le lendemain sur le marché à 8 000 FCFA ( environ 12 euros) parce que tout le monde la trouvait belle. » Avec l’argent gagné, il achetait de nouveaux tissus et recommençait ce petit business chaque semaine jusqu’au jour où le célèbre couturier Laye Diarra lui tendit la main et le forma pendant dix ans.
Professionnel et sûr de lui, il atterrit à Paris le 24 juillet 2003 et travaille la retouche à Montparnasse. Déjà fort de ses expériences, il choisit d’approfondir ses connaissances dans une école « Association Formation de tailleurs » dans le VIè arrondissement. Il va travailler comme tailleur pour Cifonelli, Smalto, Berluti, Camps de Luca, Saint Laurent, Gucci ou encore Ferragamo. Il en ressortira riche d’expérience et décidera de créer son atelier.
Aujourd’hui, père de 2 enfants, Assane tient son atelier couture au 5 rue Pasquier, à Paris, et cumule 30 ans de métier.